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Abstract
La présente thèse propose une étude sociologique et historique de l’industrie horlogère suisse et ses rapports avec la construction moderne d’un imaginaire national, à travers l’insertion du pays dans ce qui peut être nommé la globalisation économique et culturelle. A travers une approche historique et des séries d’entretiens avec une grande diversité d’acteurs de l’industrie (horlogers, artisans, ouvriers non-qualifiés, ingénieurs, syndicalistes, représentants patronaux, etc.), cette thèse conceptualise les réseaux d’extraction globaux de la matière première, sa transformation, la fabrication de montres sur le territoire suisse, le label « Swiss-Made » et les réseaux globaux de vente comme faisant partie d’un système-monde transnational intégré. Cette thèse comprend le développement industriel et la construction stato-nationale de la Suisse comme faisant partie d’une co-production et remet ainsi en cause l’idéologie d’un « jeu à somme nulle » entre globalisation et construction stato-nationale. L’identité suisse, sa structure politique et son développement industriel, peuvent ainsi être compris comme faisant partie d’une triangulation qui fonctionne sur un mode synergique.