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Abstract

Cette thèse croise la socio-anthropologie politique, les études de genre et les approches spatiales, afin d'analyser les transformations des relations entre l’État et les quartiers populaires à l’aune des processus d’intermédiation politique des mères. À partir d’une ethnographie composée d’entretiens, d’observations, de dessins et de cercles de paroles menés au sein d’une cité d’habitat social marseillaise, je montre que certaines mères prennent en charge une partie des rencontres à l’État pour d’autres habitant.es. Elles réalisent ainsi ce que j’appelle une intermédiation politique quotidienne, que l’on peut définir comme un processus matériel et symbolique de circulation de ressources, de traduction et de représentation, entre l’État et les habitant.es. La thèse explore quatre espace-temps de cette intermédiation : l’environnement résidentiel, les guichets sociaux, les locaux associatifs féminins et enfin, les réunions institutionnelles. Chacune de ces configurations socio-spatiales dynamiques façonne et fait émerger différentes pratiques d’intermédiation : des intermédiations de protection, de papier, d’ancrage et de parole. Qu’il s’agisse de se prémunir du contrôle des institutions ou de ramener des ressources à soi, je montre que ces intermédiations façonnent les distances matérielles et symboliques à l’État, tout en questionnant l’ordre du genre au sein de la cité. Cette thèse contribue ainsi à théoriser l’existence d’un maternalisme politique co-construit par le haut et par le bas, qui prend la forme de collaborations ambiguës qui étendent tout autant qu’elles négocient la présence étatique au sein des quartiers populaires.

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