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Abstract
La littérature consacrée aux organisations internationales souligne à l’envi leur propension à la « dépolitisation ». Liées par des mandats techniques, se retranchant derrière des normes consensuelles et un discours managérial, elles seraient cantonnées à un « en deçà de la politique ». Peuvent-elles cependant intervenir dans la défense des droits humains, la résolution des conflits, la protection de l’environnement ou la régulation de la santé publique mondiale sans s’exposer à un « retour du refoulé politique » ? En réintégrant leur étude dans le champ de la science politique, les analyses empiriques réunies ici sur l’Assemblée générale de l’ONU, le PNUD, le PNUE, l’OIT, l’OIM et l’OMS montrent l’impossibilité de dissocier la dépolitisation des organisations internationales de certaines formes de politisation résilientes de leur action.