Files

Abstract

En droit international, le principe de non-intervention est défini comme l’interdiction de l’ingérence d’un État dans les affaires d’un autre État. Cependant, certains travaux ou pays laissent entendre que ce principe pourrait être dépassé, inutile ou controversé. La présente thèse met en cause cette opinion et montre que le principe de non-intervention est fréquemment utilisé dans de nombreux secteurs du droit international, démontrant son importance persistante dans le paysage de l’ordre juridique international. La thèse montre aussi que l’interprétation du principe de non-intervention a subi quelques mutations. L’étude utilise une analyse juridique ainsi que des techniques computationnelles pour extraire des données des archives numériques de l’ONU afin d’étudier le discours entourant le principe de non- intervention. À travers cette analyse, deux récits de non-intervention, défensif et symbolique, sont identifiés. Dans le cas de l’usage défensif, la non-intervention est invoquée pour défendre la souveraineté et s’opposer à toute l'intervention extérieur ; tandis que, dans le cas de l’usage symbolique, la non-intervention est considérée comme un principe primordial lié à la promotion des droits de l’homme, la coopération internationale et la sécurité collective, qui lui sont compatibles. L’étude montre qu’il y a plus de références à l’usage symbolique de la non-intervention qu’à son usage défensif dans les documents de l’ONU. De plus, au fil des ans, une augmentation de l’utilisation symbolique de la non-intervention est constatée. Ces observations sont symptomatiques d’une forte tendance libérale. En partant de cette observation, la thèse promeut l’idée que les idéologies libérales, telles que le néolibéralisme et l’internationalisme libéral, sont profondément ancrées dans la compréhension du principe de non-intervention.

Details