Abstract

Selon la thèse principale de cette étude, la variable de pouvoir joue un rôle central dans le processus de négociation entre la Syrie et ses voisins sur l'Euphrate et le Tigre, notamment la Turquie en amont. Sur la base de sources premières publiées pour la première fois, les rounds de la négociation sont analysés en profondeur, de même que les plans de développement hydraulique. Nous arguons du fait que la situation d'asymétrie a favorisé la tenue des négociations et l'obtention d'un accord par le riverain en aval. Celui-ci a recours aux stratégies de pouvoir, avec emboîtement (issue-linkage) entre enjeux hydrauliques (sécurité hydraulique, alimentaire et environnementale) et enjeux de sécurité stratégiques (sécurité des frontières). Pour ce faire, nous développons un modèle conceptuel qui suggère les liens explicatifs entre la structure de la négociation (histoire, droit international), l'objet de la négociation (stress hydraulique), les variables de marchandage (paramètres de pouvoir, stratégies, alternatives) et le résultat des négociations (accords bilatéraux)

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