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Abstract

L'implication du christianisme dans la politique kenyane ne peut se comprendre sans étudier le rôle qu'il a joué dans la coproduction de l'Etat colonial, puis postcolonial. Les Églises participent à la fabrique des identités, tant ethnique que socioéconomique. Cela ne peut qu'affaiblir leur statut d'arbitre "moral" de la politique kenyane. L'apparition de nouveaux mouvements religieux et d'objets politico-religieux non identifiés transforme les règles du jeu politique du religieux. En outre, les mouvements politico-religieux néotraditionnels – synthétisant les influences du christianisme et de supposées "religions traditionnelles" – induisent une milicialisation de la vie politique, avec son cortège de violences populaires et d'abus. L'appel "liturgique" à une tradition réinventée dévoile un nouveau jeu sur les identités ethniques. On le voit, christianisme et démocratisation poursuivent au Kenya leur dangereux tango en créant de nouveaux pas.

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