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Abstract

Cet article fait le point sur une dimension négligée de la croissance économique au Vietnam, la grave crise qui menace sa biodiversité, qui préoccupe de plus en plus le gouvernement et les acteurs du domaine. Nous examinons ici le commerce illégal des espèces sauvages, qui s'est fortement intensifié après les réformes de đổi mới des années 1980s. Malgré les mesures prises, l'Etat ne parvient pas à contrôler ce commerce qui a pris une dimension internationale. Il est temps de poser un regard plus approfondi sur les difficultés de la régulation dans ce domaine. Nous analysons un facteur négligé par les mécanismes de régulation mis en place, qui est l'Etat lui-même. En contraste avec la libéralisation économique, le commerce des espèces sauvages repose sur toujours sur une logique centralisée, inadaptée aux pratiques du terrain, où le commerce est décentralisé, informel et inclut une diversité d'acteurs. Ce commerce met à jour des tensions au sein de l'appareil d'Etat, entre le centre et les provinces, entre la volonté de contrôle du territoire et des pratiques qui échappent à ce contrôle, entre la traditionnelle rationalité centralisatrice et la réalité locale, ainsi qu'entre le pays et ses voisins. Ce cas illustre certains des défis de la gouvernance dans un pays et un Etat en transformation rapide.

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